LE COLON ET LES MONDES SAUVAGES


Réalisée en 2008 et 2009, cette série totalise une centaine d’images imprimées alliant gravure et monotype.
Chaque œuvre est une pièce unique.

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L'homme a une propension innée à vouloir une emprise sur le monde en le faisant prendre sens, afin que le monde serve sa propre signifiance.

Le centre de ce travail est mon personnage de colon. Dans mon oeuvre, le colon est devenu un archétype qui nous renvoie à une part ambiguë de nous-mêmes, et qui questionne certaines racines de la pensée occidentale. Cette figure coloniale interroge philosophiquement notre présence au monde et symbolise notre recherche perpétuelle de connaissances et de significations, par l’interprétation, l’appropriation, la représentation du monde. Cette série d’images décrit le processus de cet acte d’appropriation : d’abord la découverte, suivie de l’étude, de l’emprise, puis de l’exploitation. Au fil des images, le colon va chercher à dominer le mystère. Il va apporter du sens là où pour lui il n’y en a pas. Il va exploiter le monde jusqu’à l’épuiser.

En contrepartie, je tente aussi d’exprimer par l’intermédiaire des « mondes sauvages » les énergies et les mystères que transmet la vie, dans le renouvellement permanent des réalités que l’on traverse, où chaque instant, chaque situation est unique, par la multitude de phénomènes qui les composent et qui tissent entre eux des correspondances toujours singulières et inédites. Eloge graphique d’un chaos ontologique.